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STEPHANE BAYARD "Je veux être immortel"
24 avril - 24 mai 2014
Stéphane Bayard
« Je veux être immortel
24 avril - 24 mai 2014
« Cette phrase est une injonction, et dès
lors que je la lis ou l'écris, elle perd peu à peu de son sens mais m’occupe
toujours autant l’esprit. Elle est devenue en quelque sorte une des pièces de l’exposition,
comme un acte de parole, à côté des cires, des dessins et des tableaux que je
présente. Les Formes de pensée
sont une multitude de ces pensées infimes auxquelles l'on ne prête que peu
d'attention, qui se forment et se déforment au gré du temps, matérialisées par
de fins filaments de cire que j'ai assemblés en épis sur des supports cartonnés.
Il en est de même de ces pensées infimes, crayon graphite sur feuilles imprégnées
d'une huile qui se diffuse lentement dans la trame du papier, sans jamais
pourtant atteindre les bords de la feuille. »
Stéphane Bayard, mars 2014.
Pour sa
première exposition personnelle à la galerie Arnaud Lefebvre, Stéphane Bayard
présente un ensemble d’œuvres où se trame peu à peu la matérialisation d'une
phrase. Pour nous révéler la poursuite d'un travail autour du voile et du pli,
il réunit des toiles pliées en épis et montées sur châssis, des séries de
peintures récentes qui jouent avec la transparence et l'opacité, une vidéo,
ainsi qu’un ensemble d’œuvres comme des cires et des dessins reliés entre eux
par des lignes de pensée.
Stéphane
Bayard s’intéresse aux lignes comme trace d'une pensée qui survient, s’écrit, s’incorpore
dans la mémoire pour devenir motif. Une parole surgit de notre esprit, pour être
ritournelle et finalement perdre son sens. Cette démarche s’inscrit au cœur d’une
recherche sur les conditions de la perception et sur une interrogation sur l’abstraction
comme inquiétante expérience. Des plis de toiles, surgissent des lignes qui révèlent
une mise en tension et une fluidité. Dans les dessins, des lignes de couleurs
sont les traces des pensées qui se forment. Au crayon, à la cire, dans les plis
et dans la fluidité des surfaces, les lignes révèlent un paysage mental. Elles
suggèrent l’émergence d’une expression, de mots qui s’accumulent pour affirmer
la construction d'une pensée.
Précisément,
la peinture, pour Stéphane Bayard, relève d’un processus de travail avec la
toile qui donne naissance à un tableau abstrait et appelle le spectateur à lire
une mémoire qui se détache dans le temps. Trois tableaux montrent un jeu avec l’envers
et l'endroit. Sur l'un d’eux, un liant vinylique recouvre un voile polyester
pour unifier par un effet de transparence des pâtes à modeler de couleur
violette avec les lignes de pliures en épis. Le Monochrome rouge délavé dans cet ensemble nous incite à faire
attention au temps qui passe, Ã laisser le voile sur ce que l'on veut voir.La
vidéo Bronze montre une image à la
fois attirante et inquiétante qui contraste avec la bande son qui laisse
entendre une conversation, un bruit de fond, quelque chose de l'ordre du réel.
Dans une série
de peintures, une masse faite de liant vinylique suggère l’effervescence d’une
pensée qui se développe en cercles concentriques. Vocabulaire formel, les
lignes de couleurs et la matière transparente s’unissent tout en se repoussant
l’un et l’autre. Dans d'autres œuvres, sur des feuilles de papier imprégnées d’huile,
les lignes diffusent la pensée sans jamais sortir de leur état entremêlé. Ces Formes de pensée sont également matérialisées
par de fins filaments de cire qui mettent en tension la fluidité et la force d’une
pensée tissée dans le temps. Dans un diptyque, des lignes, qui semblent en
mouvement, forment le reflet passé de noms d'artistes. Il invite à un travail
du regard. A nouveau, l’écrit perd de son sens pour être vu comme forme et matière
picturale. Si la ligne conduit le fil de la pensée, dans l’ensemble des œuvres,
elle est la trace d’une pensée en mouvement, concentrée ou fuyante.
Dans le Projet pour des tableaux reliés entre eux,
un réseau de lignes fines entremêlées, dessiné au crayon de couleur se déploie
pour créer des liens entre les tableaux de l’exposition. Ces entrelacs forment
une surface carrée d’où partent des fils connecteurs. Stéphane Bayard livre ici
sa recherche sur l'inscription d'une pensée dans une surface. Il s'approprie
alors l'espace de la galerie pour créer son paysage.Cette exposition invite Ã
une promenade à travers une mise en scène de liens qui se font et se défont.
Pauline Lisowski, mars 2014.
http://lecorridor.over-blog.com
STEPHANE BAYARD
I wanna be immortal
This
sentence is a call to order, and when I read it or I write it, it comes to
loose gradually its meaning although it is always on my mind. It somehow became
one of the pieces of the show, as an act of speech, together with the works
with wax, the drawings and the paintings on view. The Formes de pensée (Shapes of Thought) are a multitude of such tiny
thoughts one doesn’t give much care to, that make and unmake themselves up over
time, that I materialize by thin wax threads put together in ear-like
composition on a cardboard ground. And so it is of these other tiny thoughts,
graphite pencil on paper I soak with oil that slowly diffuses itself into the
fibres of the paper and stops before reaching the edges.
March 2014
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Exhibit Images
Stéphane Bayard
sans titre, 2005, crayon graphite sur feuille imprégnée d'huile, 25 x 25 cm
Stéphane Bayard
"Formes de pensée", 1998, cire, 16x16 cm, support cartonné 42 x 29,7 cm
Stéphane Bayard
"Monochrome rouge délavé", 1991, toile de coton sur toile pliée en épis et montée sur châssis, 60 x 60 cm
Stéphane Bayard
"Projet pour des tableaux reliés entre eux", 2007, crayon de couleur, 32 x 24 cm
Stéphane Bayard
"Tableau", 2000, liant vinylique sur pâte à modeler de couleur violette sur voile polyester, sur toile pliée en épis et montée sur châssis, 60 x 60 cm
Stéphane Bayard "Je veux être immortel"
vue d'exposition
vue d'exposition, mur de droite en entrant
vue d'exposition, mur du fond
vue d'exposition, mur de gauche en entrant
Stéphane Bayard, "Tableau", 2000, liant vinylique sur voile polyester sur pâte à modeler violette, sur toile pliée en épis et montée sur châssis, 60 x 60 cm
Stéphane Bayard, sans titre, 2005, crayon graphite sur feuille imprégnée d'huile, 25 x 25 cm, 4 dessins
Stéphane Bayard, "Tableau", 2000, liant vinylique sur pâte à modeler de couleur violette sur voile polyester, sur toile pliée en épis et montée sur châssis, 60 x 60 cm
Stéphane Bayard, "Projet pour des tableaux reliés entre eux", 2007, crayon de couleur, 32 x 24 cm, 4 dessins
Stéphane Bayard, Sans titre, 2013, liant vinylique, peinture sur toile montée sur châssis, chacun, 50 x 50 cm - 2 tableaux
Stéphane Bayard, "Formes de pensée", 1998, cire, 16x16 cm sur support cartonné, 42 x 29,7 cm, 4 cires
Stéphane Bayard, Sans titre, 2014, peinture, liant vinylique et crayon de couleur sur toile montée sur châssis, 50 x 50 cm
Vernissage
vernissage |